Mad MenMad Men fait partie d'une liste de séries que j'ai décidé de découvrir cet été. Et contrairement à 30 Rock et Pushing Daisies qui m'ont plutôt déçu, ce pilote m'a vraiment séduit.
La série raconte la vie professionnelle et privée des employées d'une grosse compagnie de publicité dans le New York des années soixantes.
C'est écrit et réalisé par des anciens des Sopranos.
Tout de suite, on est plongé dans l'ambiance de l'époque, avec la musique, la réalisation sobre, qu'on croirait sorti d'un polar de la même période. Les chapeaux, la fumée des cigarettes, les coupes à la Jackie Kennedy... Tout y est, chaque détail compte et participe au réalisme de l'ensemble.
Le plus choquant, c'est la mysoginie ambiante. Les femmes ne sont que des objets, que les hommes manipulent à leur guise. Et si la jeune Peggy en prend vite conscience, et qu'elle est lucide à ce sujet, elle tombera elle aussi dans le piège...
Parrallélement, la liberté sexuelle s'amorce, avec l'amante de Don et l'évocation de la contraception.
Le thème, la publicité, n'est qu'un pretexte pour évoquer l'humain sous toutes ses formes et en particulier sa part d'ombre. Les hommes trompent leur femmes, jouent les hypocrites par ambition, suivent leur plus vils instincts dans le but de réussir.
Et puis pour ce qui est du tabac, c'est impressionant à quel point fumer est répandue à l'époque, où on ne connait pas encore les dangers du tabagisme. Et peut importe la santé tant qu'on peut vendre le produit.
Les personnages sont complexes et intéressant. J'ai vraiment envie de savoir ce qu'ils vont devenir par la suite et de m'intéresser à eux, c'est plutôt bon signe quand je regarde un pilote et que j'ai cette impression là.
D'abord Don Draper, qui semble le personnage central. Même s'il fait bonne figure devant sa famille et ses collègues, on voit qu'il est plein de contradictions et de failles. Il a une amante, a du mal à ne pas penser à ses souvenirs de guerre (qui n'est pas si loin finalement). Et s'il s'en sort in extremis lors d'une réunion, on sent qu'il est au bord du gouffre et qu'il risque de perdre l'équilibre avant la fin de la première saison. John Hamm est excellent et crée un personnage à la fois glaciale et humain.
Vincent Kartheiser parvient de son côté, avec son personnage d'arriviste sans scrupules, à faire oublier la plaie qu'était Connor dans Angel (à mon goût). Alors qu'il se marie le lendemain, Pete n'hésite pas à coucher avec Peggy. Son hypocrisie et son arrogance en font le genre de personnage que l'on adore détester.
Peggy, malgré son nom ingrat, est une jeune fille moderne et qui semble plutôt lucide par rapport à sa condition. Une jeune femme dans un monde d'hommes. Espérons qu'elle gardera cette lucidité pour ne pas rentrer dans un système qui risque de la dévorer. Même si elle met elle-même un pied dans la tombe en flirtant avec son patron et en ouvrant sa porte à Pete.
J'ai bien aimé aussi Salvatore, l'italien, ainsi que Joan, l'autre secretaire, avec son franc-parler.
Le casting est très réussi, ça fait plaisir de revoir Elizabeth Moss, (la fille de Bartlet dans The West Wing) mais aussi John Cullum en guest star (le père de Mark Greene dans Urgences).
Bref, une très bonne surprise, pour une série de AMC, une petite chaîne qui monte (Breaking Bad a l'air pas mal aussi). Je vais continuer à voir où tout cet univers nous mène et j'espère que la route sera pleine de surprises et de frissons !